
Savasana
Ah… Savasana.
Ce moment que tout le monde attend à la fin du cours.
Celui où tu t’allonges sur ton tapis, sans plus rien avoir à faire.
Juste respirer.
Après une séance bien tonique, on l’accueille comme une récompense.
Après une journée pourrie, comme un refuge.
C’est le moment où tu peux enfin débrancher. Mais pas tout à fait dormir non plus.
Parce qu’en réalité, Savasana, ce n’est pas juste le "bonus relax" de fin de séance.
C’est une posture à part entière, avec sa forme, ses ajustements, son intention.
Et quand elle est bien vécue… elle peut tout changer.
💡 Savasana, c’est quoi exactement ?
On va pas te mentir : étymologiquement, ça pique un peu.
shava = le cadavre
asana = la posture
Savasana, c’est donc littéralement la posture du cadavre 😬.
Et oui, ce mot peut faire grimacer.
En Occident, la mort est souvent un tabou, ou un mot qui dérange. Mais dans la tradition du yoga, elle n’a rien de morbide. Elle symbolise le lâcher-prise absolu, la transformation, la renaissance.
C’est aussi pour ça que Savasana n’est pas juste une sieste.
C’est un moment où on apprend à ne plus faire, à ne plus retenir. À laisser être.
Comment entrer dans Savasana (et y rester vraiment)
Savasana, c’est simple… mais pas facile.
Il faut savoir s’installer et oser se détendre.
Voici les basiques :
- Allonge-toi confortablement sur ton tapis.
- Prends un pull, un plaid, mets des chaussettes. Tu dois être au chaud.
- Écarte les bras, les paumes tournées vers le ciel.
- Ecarte tes pieds à la largeur du tapis, laisse-les pieds retomber naturellement vers l’extérieur.
- Ferme les yeux. Respire.
- Et à chaque expire, laisse faire, détends chaque partie de ton corps.
Tu peux faire quelques micro-ajustements pour trouver ton confort : rouler un plaid sous les genoux, glisser un coussin sous ta tête, tirer un peu les omoplates vers le sol…
Parce que Savasana, c’est aussi ça : un moment de soin, pas d’abandon négligé.
Les 👍 et les 🚫 de savasana
Les "bons" réflexes :
- Ne pas zapper Savasana (non, 2 minutes, c’est pas assez)
- Relâcher tout ce qui peut l’être
- Garder une forme de présence consciente : on (s')observe sans s’endormir
Les pièges classiques :
- Rester crispé·e :
- trop froid ? > Prends un plaid
- trop tendu·e ? > Expire plus lentement, relâche tes muscles
- mal installé·e ? > Mets un coussin sous des genoux ou un pull plié sous ta nuque
- S’échapper mentalement dès la première minute > Reste dans ta bulle
- Raccourcir la posture parce que “on a pas le temps” > Tu as pris 55mn pour faire du yoga, prends 5 minutes pour faire savasana
Pourquoi c’est si précieux
Savasana, c’est un vrai cadeau pour ton corps et ton système nerveux.
Sur le plan physique :
Favorise la récupération musculaire
Diminue le rythme cardiaque
Apaise la respiration
Stimule la circulation de l’énergie
Soulage les tensions
Sur le plan mental :
Aide à sortir de l’hyperactivité
Réduit le stress et l’anxiété
Ramène du calme, de la clarté
T’apprend à observer sans réagir
Et ça… c’est pas rien.
Variantes et adaptations
Pas bien dans la posture ? C’est normal. Et c’est pas une fatalité.
Voici quelques options :
Mal au bas du dos ? Mets un bolster ou une couverture roulée sous les genoux.
Trop d’agitation ? Essaie Savasana les genoux pliés, pieds au sol.
Enceinte ou allongé·e inconfortablement ? Allonge-toi sur le côté gauche, un coussin entre les jambes. Respire là.
🥱 Et pour en sortir…
On ne sort pas de Savasana comme on sort du métro.
On prend le temps de revenir.
Bouge les doigts, les orteils. Puis les poignets, les chevilles. Les genoux, les coudes. Les hanches, les épaules. Tourne ta tête à droite, à gauche.
Étire-toi si le corps le réclame.
Tourne-toi lentement sur le côté.
Et seulement ensuite, redresse-toi.
Comme un atterrissage tout doux.
Pourquoi je commence parfois par Savasana ?
Parce qu’il n’y a pas qu’une seule bonne place pour cette posture.
Le matin, Savasana permet un réveil en conscience.
Le soir, il aide à déposer la journée.
Il crée un sas, un seuil, une transition.
Et parfois, c’est exactement ce dont on a besoin.
En résumé ?
Savasana, c’est pas “juste” la fin.
C’est une invitation à l’immobilité, au repos profond, à la présence pure.
C’est une posture où tu n’as rien à prouver, rien à produire.
Juste à être là.
Et dans un monde où on passe notre temps à faire, ça change tout non ? 😉